...
Des milles saveurs une seule me touche, lorsque tes
lèvres effleurent ma bouche. De tous ces vents, un seul m’emporte, lorsque ton
ombre passe ma porte. Et mes rêves se brisent sur tes phalanges, Je t’aime trop
fort, ca te dérange…Respire encore mon doux mensonge que sous ton souffle le
temps s’allonge.
[Et il a fallu se lever.]
Cette chanson dans la tête, l’ivresse de la vitesse. Je
n’étais plus là. A aucun moment. Je ne pensais pas qu’une chanson pouvait faire
tant de mal et consoler des chagrins qui s’encrassaient dans les coins les plus
refoulés de nos pensées. Le violon ca me tue. Je suis amoureuse éperdument de
cet instrument. Si seulement j’avais l’assurance qu’avait ma mère sur scène.
Une fois, sachant que j’allais partir, que je n’avais plus à y retourner, j’ai
fait face à cette peur. Simplement parce que c’était la fin. J’ai chanté,
debout sur le banc tout en haut de la cour du collège. Et j’ai donné tout ce
que j’avais de moi-même, pour ne pas avoir à regretter. Que ceux qui m’ont été
intime soit fier de celle que j’étais, et de mon futur qui s’ouvrait grand
devant moi, pleins de possibilités. Je me souviens de la clameur, et des larmes
que j’ai cachées dans ma voix, pour les laisser couler discrètement à l’arrière
d’un bus poussiéreux.
Mes phrases entières sont des points de suspensions, qui je
l’espère sera finie un jour par quelqu’un. Voilà pourquoi je ne cherche pas la
stabilité. Parce que pour l’instant personne n’est capable de tirer mes
conclusions seul. Et puis il y a un peu de : J’ai toujours cette question
d’identité visuelle dans la tête. J’ai compris mon mode de fonctionnement,
c’est déjà bien. La prochaine étape serait de savoir qui je suis. Jusque là
toute mes grandes certitudes, qui tenaient bon sur un post-it ont pu être
détruit point par point. Au-delà de l’image que reflète mon miroir. Au-delà de
mon imagination, au-delà de la chaire. Je me laisse avoir froid, je suis bien
ainsi. Je ne prétends pas vouloir aimer, mais j’ai envie de connaitre
l’incroyable symphonie d’un cœur battant la chamade, si fort que ca couvrirait
tous les bruits extérieurs, pour l’instant, je comble les silences comme je
peux.